On se trouve dans le département le plus rural de France et pour cause. C’est une terre fertile et riche qui nourrit hommes et bêtes depuis la nuit des temps. Sa générosité est due à une situation géographique propice : des vallons ensoleillés, traversés de nombreuses rivières et un climat doux. Surnommée « la petite Toscane », la région saura charmer les bons vivants. Le Gers est reconnu pour sa gastronomie. Mais son terroir viticole n’est pas en reste.
Si son « Côtes de Gascogne » est son principal atour, il y a aussi une petite production de Saint-Mont, de Madiran et de Pacherenc du Vic-Bilh. Ses vins de pays sont appréciés, bien au-delà de nos frontières, depuis le Moyen-Âge.
Les fruits de la vigne offrent au Gers un autre produit phare : l’Armagnac. S’il s’agit d’une production très importante pour la région, la fabrication de cet alcool représente bien plus qu’une richesse économique. Cette eau de vie est issue d’un savoir-faire ancestral, qui se transmet de génération en génération. Sa distillation donne l’occasion à une fête traditionnelle qui révèle la convivialité et la jovialité des habitants du pays. Vous allez voir… On vous emmène dans une visite du Gers très chaleureuse et animée.
Représentant plus de 90% de la production viticole du Gers, le « Côtes de Gascogne » est classé en « Indication Géographique Protégée ». Pour autant, c’est un vin qui plaît beaucoup aux étrangers et il fait partie des vins blancs de France les plus exportés.
Ce vignoble s’étend sur un grand territoire et couvre trois départements, dans les piémonts pyrénéens. Pour le Gers, il se situe aux portes de la Gascogne. Il est composé de cépages du Jurançon et du Sauvignon. Ce sont donc essentiellement des vins blancs secs, même si on trouve quelques blancs moelleux. Il y a très peu de rosés et rouges, qui sont élaborés à base de cépage de Merlot, de Cabernet et de Tannat.
Une petite anecdote : les vendanges se font à la fraîcheur de la nuit et son parfum s’en ressent. Ses arômes très fruités et floraux en font un vin très frais, qui allège les plats riches et gourmands du Sud-Ouest et relève les poissons et fruits de mer.
Le Domaine d’Embidoure, aux portes de la Gascogne - Source © Domaine d’Embidoure
Plus confidentiel dans le Gers, le Pacherenc du Vic-Bilh et le Madiran partagent le même terroir viticole. Jouxtant le Béarn, sur le « balcon nature des Pyrénées », le vignoble se trouve dans le Vic-Bilh. Les coteaux ensoleillés de Gascogne donnent à ces vins des saveurs très gourmandes.
S’ils ne représentent que 10% chacun de la production du département, la quantité n’impacte pas la qualité. Portant tous les deux « l’Appellation d’Origine Contrôlée », ils jouissent d’une belle renommée. Même si ces deux vins ont beaucoup de points communs, ils sont pourtant très différents.
Le Madiran est un vin rouge, tannique et charpenté. Son goût est très porté sur les fruits rouges. Il agrémente parfaitement les viandes rouges, le canard et les mets locaux du Gers. Le Pacherenc est un vin blanc, qui a des similitudes avec le Jurançon. C’est traditionnellement un vin doux, grâce à ses vendanges tardives. Ces notes fruitées, épicées et sucrées s’accordent à merveille avec le fromage et les desserts. Il mettra aussi en valeur les plats sucrés-salés. Les vins blancs secs sont acidulés et frais. Ils sont très agréables à l’apéritif.
Les coteaux ensoleillés de Gascogne au Château du Pouey - Source © Château du Pouey
Entre le balcon des Pyrénées et les vallons de l’Armagnac, l’implantation de ce vignoble date du Moyen-Âge. À l’origine, seuls des vins blancs secs étaient élaborés. Aujourd’hui, c’est surtout le rouge que l’on trouve dans le Gers. Il existe aussi en rosé.
Le Saint-Mont est maintenant moins connu du grand public que les vins cités précédemment, mais il était largement diffusé sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et apprécié des pèlerins, à l’époque médiévale. Il est toutefois bien présent sur les tables locales et bénéficie également de l’AOC.
Fait exceptionnel, les vignes du côteau Ninan sont les plus vieilles de France et ont été classées, à ce titre, « Monuments Historiques ». Datées de 1830, elles ont été épargnées par le phylloxera en 1870. Mais son ancienneté n’est pas la seule caractéristique notable de ce vin. Ses vendanges manuelles, le soin minutieux qui doit être apporté à sa culture et à son élevage font du Saint-Mont un digne représentant de la tradition vigneronne et lui confèrent tout son caractère.
C’est en Armagnac, entre vignes et vallons, qu’est fabriqué ce fabuleux nectar qui porte le nom de son territoire. Le Gers tient une bonne place dans sa culture, puisqu’il est à l’origine de 80% de sa production. Dix cépages sont autorisés par l’appellation et offrent une grande diversité d’Armagnac.
C’est un alambic en cuivre pur et breveté qui est utilisé. Sa conception particulière permet une « distillation à jet continu ». Le jus de raisin vinifié est chauffé, ce qui provoque sa montée naturelle dans une colonne. Puis il se refroidit dans un serpentin et différents plateaux, pour redescendre dans la chaudière. Le cycle recommence et à chaque remontée, le vin se purifie en se vaporisant. Le procédé est bien maîtrisé depuis le Moyen-Âge par les bouilleurs de crus de Gascogne. À la fin de la distillation, l’eau de vie est incolore. Cet alcool très fruité, aux notes florales, peut être consommé tel quel. On l’appelle la Blanche d’Armagnac.
À ce stade, on passe à la maturation en fût de chêne. C’est lors de cette étape que l’Armagnac prend sa couleur boisée, perd une partie de son alcool et gagne en complexité. C’est la durée du vieillissement qui classifie l’Armagnac : VO et VSOP pour les Armagnac âgés de quatre années, XO pour ceux âgés de six ans ou plus et hors d’âge à partir de dix ans. Puis vient l’assemblage, qui révèle réellement le talent, le savoir-faire et la personnalité du maître de chai. S’il est composé d’eaux de vie de la même année, il est millésimé.
En mélangeant un jeune Armagnac et du moût de raisin, on obtient le « Floc de Gascogne ». C’est un apéritif très floral, comme son nom l’indique. En occitan, un floc est un bouquet de fleurs ! On peut aussi le consommer au dessert, avec des fruits. Réputée depuis le 16e siècle et protégée par l’AOC et l’AOP, la recette peut être réalisée avec du raisin blanc ou rouge. Le Floc a son site officiel, à consulter pour d’autres anecdotes, recettes…
Voici notre conseil pour apprécier l’Armagnac sous toutes ses facettes : Profitez de la Fête de la Flamme, qui se déroule entre fin octobre et fin novembre. Elle met à l’honneur la fameuse flamme qui est allumée pour lancer la distillation. À cette occasion, de nombreux évènements ont lieu dans toute la région de production de l’Armagnac et animent les domaines viticoles.
De nombreux vignerons pratiquent l’œnotourisme. Ils vous font visiter leur domaine ou proposent des activités, pour vous faire découvrir leur savoir-faire, leur passion et leur terroir. Voici notre sélection :
Domaine d’Embidoure et sa cuvée des filles…
Une dernière bonne adresse : À Nogaro, la « Cave Vins Chez Moi » vous fera profiter de ses bons conseils.
Voilà notre tournée des vignobles terminée. Cette terre est généreuse de gourmandises à déguster et à consommer, avec modération bien sûr. Nous ne pouvons être exhaustifs et vous trouverez bien d’autres sites à visiter.
Ce petit tour vous a donné envie d’en savoir plus ? Pour mieux connaître ce beau pays, consultez notre page.
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